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Résumé

Créé dans les années 2000, Ubifrance est l’agence pour le développement à l’international des entreprises françaises. Elle est placée sous la tutelle du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, chargé du Commerce Extérieur. De l’information au conseil en passant par la prospection et la communication, Ubifrance accompagne, tout au long de leur projet, les entreprises désireuses de s’exporter. Il gère aussi le dispositif de Volontariat International en Entreprise. Avec 1 400 employés, Ubifrance est actif dans 46 pays. En 2010, 22 000 entreprises ont bénéficié de ses services.

 


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Histoire:

C’est par la loi sur l’initiative économique du 1er août 2003, et plus particulièrement avec l’article 50 pour le soutien au développement international des entreprises, qu’Ubifrance a vu le jour. Cette loi a été mise en application en février 2004.

 

L’agence est le résultat d’une fusion. D’un côté, le Centre Français du Commerce Extérieur, ex-Centre National du Commerce Extérieur qui avait été créé en 1945 et qui est devenu par décret, en 1973, le CFCE. De l’autre, le Comité Français des Manifestations Économiques à l’Étranger, ex-Comité Permanent des Foires à l’étranger. En 1997, il fusionne avec l’Agence pour la Coopération technique, industrielle et économique (ACTIM). Quatre ans plus tard, le CFME-ACTIM adopte le nom d’Ubifrance.

 

Depuis la mise en œuvre de la réforme d’appui au commerce extérieur, Ubifrance gère les Missions Économiques. À l’heure actuelle, l’agence est active dans 46 pays. En 2012, elle compte s’implanter dans 16 nouveaux pays.

 

Ubifrance est placé sous la tutelle du secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, chargé du Commerce Extérieur. C’est un établissement public à caractère industriel et commercial.

 

 

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Ses missions:

Favoriser les entreprises françaises – de toutes les tailles et de tous les secteurs d’activité – à se développer durablement et efficacement sur la scène internationale est le rôle d’Ubifrance. À travers elles, il s’agit aussi de valoriser le savoir-faire français. Informer, prospecter, communiquer : il accompagne les entreprises françaises désireuses de s’implanter à l’étranger à chaque étape de leur projet.

 

Ubifrance les aide donc à analyser et cibler le marché pour l’export, à appréhender ses enjeux, à approfondir leurs connaissances et à se positionner. Pour aborder ces problématiques, l’agence prodigue aux entreprises des conseils d’ordre juridique et réglementaire. Elle fournit aussi des informations sur l’environnement économique. Des séminaires sont organisés dans toute la France. À disposition également des sociétés, des hotlines, des études de marché, une base de données des appels d’offres internationaux ou encore des répertoires d’entreprises étrangères. Par ailleurs, Ubifrance a pour rôle de sensibiliser les dirigeants des entreprises potentiellement exportatrices.

 

L’agence française pour le développement international des entreprises favorise les rencontres entre les entreprises et leurs futurs clients ou leurs éventuels partenaires. Pour ce faire, des actions, aussi bien individuelles que collectives, sont mises en place pour mettre en relation les différents interlocuteurs. Cela passe par des participations à des salons à l’étranger, des rencontres BtoB, des missions de prospection et même des présentations de produits.

 

Ubifrance accompagne aussi les entreprises dans leur communication, et leur permet ainsi d’accroître leur visibilité et leur notoriété. Pour faire leur promotion, elles peuvent notamment s’appuyer sur les bureaux de presse, et par conséquent, se faire connaître des journaux professionnels. La stratégie de communication passe également par internet ou la publicité.

 

C’est aussi Ubifrance qui a la charge du programme du Volontariat International en Entreprise. Ce dispositif permet à un jeune de 18 à 28 ans d’acquérir de l’expérience dans une entreprise française à l’étranger. La mission dure de 6 à 24 mois. Avantage pour l’entreprise qui recrute un VIE : elle bénéficie alors de l’exonération de toutes les charges sociales en France.

 

L’agence française pour le développement à l’international des entreprises dispose d’un réseau national, avec 6 directions interrégionales, et d’un réseau mondial, avec 65 missions économiques dans 46 pays. En tout, ce sont 1 400 personnes qui travaillent pour elle.

 

Ubifrance s’appuie aussi sur un certain nombre de partenaires en France et à l’étranger, comme les Directions régionales du Commerce extérieur, les Chambres régionales de Métiers et de l’Artisanat, celles de Commerce et d’Industrie, les organisations professionnelles, mais également les Missions économiques des Ambassades de France et les Chambres de commerce et d’industrie de l’étranger.

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Où va l’argent
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Polémiques:
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Débats:
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Suggestions de réformes:
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Anciens directeurs:
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Création: 2003
Budget annuel:
Employés: 1400
Official Website: http://www.ubifrance.fr

Secrétariat d'Etat au Commerce extérieur, au tourisme et aux Français de l'étranger

Nicole Bricq
Ministre du Commerce extérieur

Première femme à avoir accédé au prestigieux poste de rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Nicole Bricq, prend les rênes du Ministère du Commerce extérieur dans le gouvernement Ayrault II, après son passage furtif au ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

Cette femme de tête spécialiste des finances publiques, qui défend la « social-écologie », se dit « réformiste » et « toujours tendre avec les faibles et dure avec les forts », doit mettre en œuvre la « transition écologique » prônée par François Hollande. Cette passionnée de football déclare : « On dit d'un homme qu'il a du caractère, mais d'une femme qu'elle a mauvais caractère. J’ai le mien ». Elle ajoute : « Je me suis faite moi-même, j'ai mes convictions ! ». Ses convictions l’ont notamment menée à l’Assemblée nationale, au Sénat, et, le 16 mai 2012, à la tête du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie dans le gouvernement Ayrault.

 

L’engagement politique d’une « travailleuse » « déterminée »

Nicole Bricq est née le 10 juin 1947 en Charente, à La Rochefoucauld. Cette « militante », fille de boucher qui « a été élevée à la dure » est « une travailleuse » selon son frère, Lucien Vayssière. Il déclare également que la « détermination » de cette femme « courageuse » est « le fruit d’une éducation familiale » où « trois valeurs priment : le travail, la responsabilité et l’austérité ! » Après avoir terminé ses études en droit privé à l’université de Bordeaux en 1970, elle commence sa carrière en tant que cadre de direction, d’abord responsable d’agence, puis directrice des ressources humaines et de la communication au Crédit social des fonctionnaires.

En 1972, elle adhère au PS - à la fédération de Paris dont elle devient rapidement première secrétaire - et plus particulièrement au courant animé par Jean-Pierre Chevènement, le CERES (Centre d’études, de recherche et d’éducation socialiste). Courant dont elle s’éloigne progressivement jusqu’à la rupture en 1991, en raison de son désaccord avec les positions anti-européennes et le refus de l’engagement de la France dans la guerre du Golfe. Elle rejoint alors le courant de Dominique Strauss-Kahn « Socialisme et Démocratie » mais, n’ayant « pas accepté qu’il remette les clés (…) à Cambadélis (…) un tacticien », elle s’en désolidarise lors de sa succession en 2007, pour ensuite se rapprocher de François Hollande (en 2009).

Son frère raconte qu’en 1975, son expérience au Portugal où s’est déroulé la révolution des œillets l’a « marquée » et « l’a confortée dans son idéal ».

 

Du conseil régional à la commission des finances du Sénat

Dans les années 80, Nicole Bricq débute sa carrière politique comme conseillère régionale d’Île-de-France. Elle est élue en 1986, date à partir de laquelle les conseillers régionaux sont élus au suffrage universel. Au sein de ce conseil régional, elle préside la commission de la culture.

En 1988, elle intègre le cabinet du ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement, en tant que conseillère technique. Elle y reste jusqu’en 1990. Puis, de 1992 à 1993, elle devient conseillère technique au sein du cabinet du ministre de l’Environnement, Ségolène Royal.

En 1993, elle travaille au sein de l’entreprise Éco-emballages, jusqu’en 1996, lorsqu’elle prend la direction du cabinet du président su SAN (syndicat de l’agglomération nouvelle) de Marne-la-Vallée-Val-Maubuée, Daniel Vachez.

En 1997, elle remporte les élections législatives dans la 6e circonscription de Seine-et-Marne face à Jean-François Copé. Fonction de députée qu’elle exercera jusqu’à la fin de la législature, en 2002. Durant son mandat, elle devient l’une des deux premières femmes, avec Béatrice Marre, membres de la commission des finances (1998 à 2002). Dans ce cadre, elle rédige, en 1998, un rapport sur la fiscalité environnementale, dans lequel elle prône notamment la mise en œuvre du principe du « pollueur-payeur ». Elle siège aussi à la commission de la production des échanges, dont elle est vice-présidente en 1997, et à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Elle fait également partie de deux commissions d’enquête - sur la sûreté des installations industrielles et des centres de recherche et la protection des personnes et de l’environnement en cas d’accident industriel majeur (mise en place après le drame de l’usine AZF) et sur la situation dans les prisons françaises - de la commission spéciale chargée d’examiner la proposition de loi organique relative aux lois de finances, de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes et enfin de l’office parlementaire d’évaluation des politiques publiques.

En 1999, le Premier ministre lui confie une mission de réflexion et de concertation sur la transposition de la directive européenne relative au marché intérieur du gaz, qui donne lieu à un rapport le 27 octobre 1999.

En 2001, elle siège comme conseillère municipale de Meaux, poste dont elle démissionne en 2006, afin de laisser la place à la « jeune génération ».

En 2003, elle participe à la création de l’association « Respire », qui a pour but de préparer des propositions dans le domaine du développement durable.

En 2004, elle prend les fonctions de conseillère au cabinet du président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon.

Mais 2004 marque surtout son entrée au Sénat. Elle devient sénatrice de Seine-et-Marne et siège à la commission des finances, dont elle est élue vice-présidente en 2008. Elle est également membre de deux groupes d’études : « économie agricole alimentaire » et « trufficulture ». De plus, elle est rapporteur de la mission « veille et sécurité sanitaire » et rend en 2006, un rapport d’information sur l’approche critique de la mise en œuvre des moyens de lutte contre la grippe aviaire et, en 2007, le rapport « les agences de sécurité sanitaire : de la réactivité à la stratégie ».

En 2008, elle rejoint le pôle écologique du PS, elle soutient la motion « pour un socialisme écologique » lors du congrès de Reims.

Puis en 2009, elle fait partie du nouveau groupe de travail sur la fiscalité environnementale du Sénat, présidé par Fabienne Keller, qui est à l’initiative du rapport d’information « En attendant la taxe carbone… Enjeux et outils de la réduction des émissions de CO2 ».

En vue des présidentielles, dès 2009, elle soutient François Hollande. Dans son équipe de campagne, Elle est en charge du volet fiscalité.

Elle est réinvestie au Sénat en 2011, où elle succède à Philippe Marini (sénateur UMP) en tant que rapporteur général au sein de la commission des finances, après le basculement à gauche de la chambre haute. Elle est la première femme à occuper ce poste d’influence.

Outre ses diverses fonctions, au cours de sa carrière, elle est devenu membre de plusieurs organismes : la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, la commission d’enquête sur l’évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales, le conseil de l’immobilier de l’État et l’observatoire de la sécurité des cartes de paiement.

 

La nomination polémique d’une spécialiste de la fiscalité « à la culture écologique affirmée » saluée

Peu après l’élection de son champion, François Hollande, défendant la parité, elle appelle le nouveau gouvernement à ne pas créer des « Hollandettes », c’est-à-dire à ne pas recourir à une parité purement cosmétique, mais à placer des femmes aux postes de premier plan. Le 16 mai, la voici nommée numéro 8 du gouvernement Ayrault, au poste de ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

Parmi les qualificatifs utilisés à son égard : sérieuse, rigoureuse voire « raide » pour certains. À ceux qui disent qu’elle n’a pas vraiment le sens du compromis, elle répond : « Je suis bonne fille mais c'est vrai que je ne copine pas. Je ne me vois pas dire ses quatre vérités à quelqu'un dans l'hémicycle et, après, aller boire un coup à la buvette en se tutoyant. C'est très masculin, ça ! »

Si elle est spécialiste des questions de fiscalité et de finances publiques, elle est loin d’être novice dans le domaine écologique (travail sur la fiscalité environnementale et la taxe carbone, lutte contre le gaz de schiste, adhésion au pôle écologique du PS, etc.) Pourtant, pressentie au Budget ou à l’Économie, elle est la première surprise de se voir attribuer ce maroquin. Elle aurait même demandé cinq minutes de réflexion avant d’accepter la charge ministérielle. Elle avoue : « Je suis un peu étonnée. Mais je suis un soldat ». Dans une interview au Télégramme, elle concède que sa nomination au ministère du Budget « aurait été sans doute logique » et elle ajoute : « Mais le président avait besoin de quelqu'un qui tienne la route et qui respecte le cap fixé sur les dossiers qui sont désormais les miens. J'ai quand même de l'expérience sur ces sujets. »

Si certains sont inquiets quant à ce choix, d’autres sont sceptiques mais tempèrent, comme le porte-parole de la fondation Nicolas Hulot, Benoît Faraco : « Il tient maintenant au Premier ministre de garantir que l'Écologie n'est pas un strapontin, notamment face à Bercy et au ministère du Redressement productif », ou le directeur général de Greenpeace, Jean-François Julliard qui jugera « sur pièces » tout en ajoutant que son profil est intéressant : « Elle va pouvoir faire le lien entre le monde économique et le monde écologique, un lien qui n'est pas souvent fait. » D’autres considèrent en effet que ses compétences fiscales couplées à son engagement de longue date constituent de véritables atouts pour relever les défis écologiques qui l’attendent. Ainsi son arrivée à la tête du ministère a été saluée, notamment par des associations telles que France nature environnement (FNE) et le WWF.

FNE la qualifie de « ministre à la culture écologique affirmée » et lui reconnaît une légitimité à ce poste car « mobilisée contre les gaz de schiste et à la pointe du combat contre les dispositifs fiscaux nuisibles à la biodiversité », « elle a engagé un dialogue constructif avec les ONG en général, et avec FNE en particulier. » L’association voit également d’un bon œil le retour du portefeuille de l’énergie dans le giron du ministère de l’Écologie et de la nouvelle ministre qui a notamment travaillé sur les questions énergétiques.

Selon WWF, cette « spécialiste de la fiscalité écologique et de la transposition de la directive sur le marché du gaz » « représente un gage de sérieux et de crédibilité pour mieux intégrer l’environnement au cœur du budget et des politiques publiques. »

En effet, celle qui doit mettre en œuvre la « transition écologique » entend y parvenir notamment par le biais de la fiscalité.

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Pierre Lellouche

Pierre Lellouche est secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur depuis novembre 2010, placé sous l'autorité du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie dans le gouvernement dirigé par François Fillon. Connu pour son soutien appuyé à Israël, il défend ardemment une approche atlantiste des relations internationales, c'est-à-dire qu'il est favorable à une alliance politique, économique et culturelle avec l'Amérique du Nord, à l'instar de l'actuel président de la République Nicolas Sarkozy. Ce dernier le confine néanmoins à des responsabilités gouvernementales qui ne lui permettent pas pleinement d'exprimer ses ambitions en la matière.

 

Pierre Lellouche est né à Tunis le 3 mai 1951 dans une famille de quatre enfants. Cinq ans plus tard, il se retrouve à Paris, vivant dans des conditions difficiles dans le XIXe arrondissement. Son père Noël Lellouche, ancien membre des Forces françaises libres ayant combattu au sein de la première division française, est marié à Pierrette Basciano, d'origine italienne. Noël Lellouche vend son garage tunisien en 1956, année où la Tunisie accède à son indépendance, et rapatrie sa famille en France à bord d'un camion d'avant-guerre. Pierre Lellouche voit alors son père se reconvertir en ouvrier spécialisé chez Renault, avant d'ouvrir un modeste restaurant à Paris.

 

Encouragé par un de ses professeurs de lycée technique, l'actuel secrétaire d'Etat intègre alors le lycée Condorcet de Paris, avant d'être diplômé en droit à l'université de Paris X-Nanterre puis de l' Institut d'études politiques de Paris et, enfin, de la faculté de droit de Harvard. Il consacre sa thèse à l’internationalisation du cycle du combustible nucléaire.

 

Pris sous l'aile de Raymond Aron, intellectuel français défenseur du libéralisme, il rejoint ce dernier à la Maison des sciences de l'Homme, au sein du Groupe d'études et de recherches sur les problèmes internationaux. Cette collaboration marque l'amorce de son parcours politique et idéologique.

 

Devenu de son propre aveu "anticommuniste primaire", Pierre Lellouche, pro-israélien convaincu, est un atlantiste assumé. Il collabore par exemple, pendant une dizaine d'années, au sein du secteur politico-stratégique de l'Institut français des relations internationales, créé en 1979 par Thierry de Montbrial. Consacré à l'analyse des questions internationales et à leur prospective, ce think-thank atlantiste, dont le secrétaire d'Etat a été directeur-adjoint, compte parmi les plus influents au monde. Pierre Lellouche œuvre également comme éditorialiste pour des organes de presse influents, américains comme français, tels que l'International Herald Tribune, Le Point, Newsweek, Le Figaro ou encore Valeurs actuelles.

 

Il intègre parallèlement, en 1986, l'équipe de consultants sur les questions de Défense auprès de Jacques Chirac, alors Premier ministre de cohabitation, maire de Paris et président du Rassemblement pour la République (RPR). Ce dernier fait appel à Pierre Lellouche en 1989 en tant que conseiller diplomatique, jusqu'à l'élection présidentielle de 1995 qui le porte à la tête de l'Etat. Le secrétaire d'Etat ne profitera pas de cette aubaine politique, en raison de sa vision néoconservatrice des relations internationales, à l'opposé de l'approche pro-arabe défendue par Jacques Chirac. Paul Wolfowitz et Richard Perle, fervents défenseurs de la guerre préventive de 2003 en Irak, obsédés par la radicalisation islamiste qu'ils qualifient de "fascisme vert", font par exemple partie de ses amis revendiqués.

 

Mis toutefois en orbite au sein du RPR, il marque son entrée à l'Assemblée nationale en 1993 en privant Dominique Strauss-Kahn de son siège de député du Val d'oise. Il assoit ensuite son autorité législative au Palais Bourbon, cette fois-ci dans la quatrième circonscription de Paris, en étant réélu trois fois d'affilée, et dès le premier tour en 2007. Egalement conseiller de Paris depuis 2001 et nommé, depuis 2005, secrétaire national à la Défense au sein de l'UMP, Pierre Lellouche exerce par ailleurs comme avocat d'affaires dans un cabinet britannique spécialisé dans le risque industriel.

 

"Chacun de nous est sur terre pour accomplir une mission" a déclaré Pierre Lellouche. Une des principales missions que s'est assigné le secrétaire d'Etat consiste à propager la bonne parole de Washington en matière de défense, seule alternative à ses yeux pour l'instauration d'une démocratie de marché durable qui profiterait à l'ensemble de la planète. Ancien membre de la commission de la défense nationale et des forces armées au sein de la Chambre des députés, il s'appuie notamment, pour mener à bien sa mission, sur l'Assemblée parlementaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Il en est élu président de 2004 à 2006, désignation notamment facilitée par son soutien à l'intervention américaine en Irak en 2003.

 

Nicolas Sarkozy, dont il s'est entre-temps rapproché, le nomme en 2009 représentant spécial de la France pour l'Afghanistan et le Pakistan. Ce poste, qu'il ne conservera que trois mois, a pour objectif de mettre en œuvre les moyens permettant la réduction de la menace terroriste dans la région. Pierre Lellouche délaisse rapidement ses nouvelles responsabilités une fois nommé secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes en juin 2009, en remplacement de Bruno le Maire qui prend alors la tête du ministère de l'Alimentation, de l'agriculture et de la pêche. Il est enfin affecté, depuis novembre 2010, date du dernier remaniement ministériel, au secrétariat d'Etat chargé du Commerce extérieur.

 

Amateur de plongée sous-marine et de chasse au sanglier, Pierre Lellouche se qualifie de "sanglier solitaire, mais libre" […], se [laissant] guider par ses instincts". Généreux en formules parfois véhémentes, il répond ainsi à Jean-Luc Mélenchon, son contradicteur à propos du fonctionnement de l'OTAN au cours d'un débat télévisé en 2009 : "On serait au XIXe siècle, je vous convoquerais en duel, et je vous flinguerais. Et ce serait mérité."

 

L'approche atlantiste de Pierre Lellouche à l'égard des relations internationales en fait un partisan naturel de l'adhésion de la Turquie à l' Union européenne, qui trouve ses origines dès la fin des années 1950. En opposition avec Nicolas Sarkozy sur ce sujet de controverse traditionnel mais majeur, et en dépit des réticences d'une majorité de l'opinion européenne, le secrétaire d'Etat demeure attaché au ralliement économique et politique de ce pays considérablement stratégique pour les Etats-Unis, qui fut l'allié du bloc occidental durant la guerre froide.

 

Soutenant des organisations combattant la prolifération des armes de destruction massive ou assurant par exemple une veille politico-militaire ou économique, telles que the Nuclear threat initiative, the International institute for strategic studies ou encore la Commission trilatérale, Pierre Lellouche ferait également partie des personnalités sollicitées dans le cadre de la Conférence de Bilderberg, forum d'échanges privé régulièrement critiqué pour son opacité et sa faible médiatisation.

 

De confession juive, Pierre Lellouche affirmait en 2006 que sa religion lui aurait valu d'être évincé de certains postes, notamment au ministère des Affaires étrangères et européennes, dont il considère le "corps diplomatique [trop] pro-arabe" pour l'accepter à la tête de cette institution. Très sensibilisé à la question de l'antisémitisme, l'actuel secrétaire d'Etat est l'auteur de la loi du 3 février 2003, votée à l'unanimité à l'Assemblée nationale, instituant l'aggravation des peines liées aux infractions à caractère raciste ou antisémite.

 

Dans son essai publié en 2006, Illusions Gauloises - Plaidoyer pour une France debout (éditions Grasset), Pierre Lellouche, d'origine napolitaine par sa mère, écrivait : "80 % de la population pénale en France est constituée d'immigrés ou de Français issus de l'immigration". Il déclarait déjà, deux années auparavant : " Il faut arrêter d’envoyer le message à toute l'Afrique qu’en France, on peut venir se brancher sur un système de chômage et de santé gratuit."

 

Marié une première fois avec une ressortissante américaine dont il n'eut pas d'enfant, il scelle une seconde union avec Marie-Laure Banon, dont la demi-sœur, Tristane Banon, est connue pour la plainte pour viol qu'elle déposa contre Dominique Strauss-Kahn, ancien directeur général du Fonds monétaire international. Fille du milliardaire marocain Gabriel Banon, ancien conseiller financier de Georges Pompidou et de Yasser Arafat, la seconde épouse de Pierre Lellouche, dont il a également divorcé, a donné trois enfants à ce dernier : Anaïs, Octave-David et Eden-Liz.

 

 

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Créé dans les années 2000, Ubifrance est l’agence pour le développement à l’international des entreprises françaises. Elle est placée sous la tutelle du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, chargé du Commerce Extérieur. De l’information au conseil en passant par la prospection et la communication, Ubifrance accompagne, tout au long de leur projet, les entreprises désireuses de s’exporter. Il gère aussi le dispositif de Volontariat International en Entreprise. Avec 1 400 employés, Ubifrance est actif dans 46 pays. En 2010, 22 000 entreprises ont bénéficié de ses services.

 


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Histoire:

C’est par la loi sur l’initiative économique du 1er août 2003, et plus particulièrement avec l’article 50 pour le soutien au développement international des entreprises, qu’Ubifrance a vu le jour. Cette loi a été mise en application en février 2004.

 

L’agence est le résultat d’une fusion. D’un côté, le Centre Français du Commerce Extérieur, ex-Centre National du Commerce Extérieur qui avait été créé en 1945 et qui est devenu par décret, en 1973, le CFCE. De l’autre, le Comité Français des Manifestations Économiques à l’Étranger, ex-Comité Permanent des Foires à l’étranger. En 1997, il fusionne avec l’Agence pour la Coopération technique, industrielle et économique (ACTIM). Quatre ans plus tard, le CFME-ACTIM adopte le nom d’Ubifrance.

 

Depuis la mise en œuvre de la réforme d’appui au commerce extérieur, Ubifrance gère les Missions Économiques. À l’heure actuelle, l’agence est active dans 46 pays. En 2012, elle compte s’implanter dans 16 nouveaux pays.

 

Ubifrance est placé sous la tutelle du secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, chargé du Commerce Extérieur. C’est un établissement public à caractère industriel et commercial.

 

 

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Ses missions:

Favoriser les entreprises françaises – de toutes les tailles et de tous les secteurs d’activité – à se développer durablement et efficacement sur la scène internationale est le rôle d’Ubifrance. À travers elles, il s’agit aussi de valoriser le savoir-faire français. Informer, prospecter, communiquer : il accompagne les entreprises françaises désireuses de s’implanter à l’étranger à chaque étape de leur projet.

 

Ubifrance les aide donc à analyser et cibler le marché pour l’export, à appréhender ses enjeux, à approfondir leurs connaissances et à se positionner. Pour aborder ces problématiques, l’agence prodigue aux entreprises des conseils d’ordre juridique et réglementaire. Elle fournit aussi des informations sur l’environnement économique. Des séminaires sont organisés dans toute la France. À disposition également des sociétés, des hotlines, des études de marché, une base de données des appels d’offres internationaux ou encore des répertoires d’entreprises étrangères. Par ailleurs, Ubifrance a pour rôle de sensibiliser les dirigeants des entreprises potentiellement exportatrices.

 

L’agence française pour le développement international des entreprises favorise les rencontres entre les entreprises et leurs futurs clients ou leurs éventuels partenaires. Pour ce faire, des actions, aussi bien individuelles que collectives, sont mises en place pour mettre en relation les différents interlocuteurs. Cela passe par des participations à des salons à l’étranger, des rencontres BtoB, des missions de prospection et même des présentations de produits.

 

Ubifrance accompagne aussi les entreprises dans leur communication, et leur permet ainsi d’accroître leur visibilité et leur notoriété. Pour faire leur promotion, elles peuvent notamment s’appuyer sur les bureaux de presse, et par conséquent, se faire connaître des journaux professionnels. La stratégie de communication passe également par internet ou la publicité.

 

C’est aussi Ubifrance qui a la charge du programme du Volontariat International en Entreprise. Ce dispositif permet à un jeune de 18 à 28 ans d’acquérir de l’expérience dans une entreprise française à l’étranger. La mission dure de 6 à 24 mois. Avantage pour l’entreprise qui recrute un VIE : elle bénéficie alors de l’exonération de toutes les charges sociales en France.

 

L’agence française pour le développement à l’international des entreprises dispose d’un réseau national, avec 6 directions interrégionales, et d’un réseau mondial, avec 65 missions économiques dans 46 pays. En tout, ce sont 1 400 personnes qui travaillent pour elle.

 

Ubifrance s’appuie aussi sur un certain nombre de partenaires en France et à l’étranger, comme les Directions régionales du Commerce extérieur, les Chambres régionales de Métiers et de l’Artisanat, celles de Commerce et d’Industrie, les organisations professionnelles, mais également les Missions économiques des Ambassades de France et les Chambres de commerce et d’industrie de l’étranger.

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Budget annuel:
Employés: 1400
Official Website: http://www.ubifrance.fr

Secrétariat d'Etat au Commerce extérieur, au tourisme et aux Français de l'étranger

Nicole Bricq
Ministre du Commerce extérieur

Première femme à avoir accédé au prestigieux poste de rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Nicole Bricq, prend les rênes du Ministère du Commerce extérieur dans le gouvernement Ayrault II, après son passage furtif au ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

Cette femme de tête spécialiste des finances publiques, qui défend la « social-écologie », se dit « réformiste » et « toujours tendre avec les faibles et dure avec les forts », doit mettre en œuvre la « transition écologique » prônée par François Hollande. Cette passionnée de football déclare : « On dit d'un homme qu'il a du caractère, mais d'une femme qu'elle a mauvais caractère. J’ai le mien ». Elle ajoute : « Je me suis faite moi-même, j'ai mes convictions ! ». Ses convictions l’ont notamment menée à l’Assemblée nationale, au Sénat, et, le 16 mai 2012, à la tête du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie dans le gouvernement Ayrault.

 

L’engagement politique d’une « travailleuse » « déterminée »

Nicole Bricq est née le 10 juin 1947 en Charente, à La Rochefoucauld. Cette « militante », fille de boucher qui « a été élevée à la dure » est « une travailleuse » selon son frère, Lucien Vayssière. Il déclare également que la « détermination » de cette femme « courageuse » est « le fruit d’une éducation familiale » où « trois valeurs priment : le travail, la responsabilité et l’austérité ! » Après avoir terminé ses études en droit privé à l’université de Bordeaux en 1970, elle commence sa carrière en tant que cadre de direction, d’abord responsable d’agence, puis directrice des ressources humaines et de la communication au Crédit social des fonctionnaires.

En 1972, elle adhère au PS - à la fédération de Paris dont elle devient rapidement première secrétaire - et plus particulièrement au courant animé par Jean-Pierre Chevènement, le CERES (Centre d’études, de recherche et d’éducation socialiste). Courant dont elle s’éloigne progressivement jusqu’à la rupture en 1991, en raison de son désaccord avec les positions anti-européennes et le refus de l’engagement de la France dans la guerre du Golfe. Elle rejoint alors le courant de Dominique Strauss-Kahn « Socialisme et Démocratie » mais, n’ayant « pas accepté qu’il remette les clés (…) à Cambadélis (…) un tacticien », elle s’en désolidarise lors de sa succession en 2007, pour ensuite se rapprocher de François Hollande (en 2009).

Son frère raconte qu’en 1975, son expérience au Portugal où s’est déroulé la révolution des œillets l’a « marquée » et « l’a confortée dans son idéal ».

 

Du conseil régional à la commission des finances du Sénat

Dans les années 80, Nicole Bricq débute sa carrière politique comme conseillère régionale d’Île-de-France. Elle est élue en 1986, date à partir de laquelle les conseillers régionaux sont élus au suffrage universel. Au sein de ce conseil régional, elle préside la commission de la culture.

En 1988, elle intègre le cabinet du ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement, en tant que conseillère technique. Elle y reste jusqu’en 1990. Puis, de 1992 à 1993, elle devient conseillère technique au sein du cabinet du ministre de l’Environnement, Ségolène Royal.

En 1993, elle travaille au sein de l’entreprise Éco-emballages, jusqu’en 1996, lorsqu’elle prend la direction du cabinet du président su SAN (syndicat de l’agglomération nouvelle) de Marne-la-Vallée-Val-Maubuée, Daniel Vachez.

En 1997, elle remporte les élections législatives dans la 6e circonscription de Seine-et-Marne face à Jean-François Copé. Fonction de députée qu’elle exercera jusqu’à la fin de la législature, en 2002. Durant son mandat, elle devient l’une des deux premières femmes, avec Béatrice Marre, membres de la commission des finances (1998 à 2002). Dans ce cadre, elle rédige, en 1998, un rapport sur la fiscalité environnementale, dans lequel elle prône notamment la mise en œuvre du principe du « pollueur-payeur ». Elle siège aussi à la commission de la production des échanges, dont elle est vice-présidente en 1997, et à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Elle fait également partie de deux commissions d’enquête - sur la sûreté des installations industrielles et des centres de recherche et la protection des personnes et de l’environnement en cas d’accident industriel majeur (mise en place après le drame de l’usine AZF) et sur la situation dans les prisons françaises - de la commission spéciale chargée d’examiner la proposition de loi organique relative aux lois de finances, de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes et enfin de l’office parlementaire d’évaluation des politiques publiques.

En 1999, le Premier ministre lui confie une mission de réflexion et de concertation sur la transposition de la directive européenne relative au marché intérieur du gaz, qui donne lieu à un rapport le 27 octobre 1999.

En 2001, elle siège comme conseillère municipale de Meaux, poste dont elle démissionne en 2006, afin de laisser la place à la « jeune génération ».

En 2003, elle participe à la création de l’association « Respire », qui a pour but de préparer des propositions dans le domaine du développement durable.

En 2004, elle prend les fonctions de conseillère au cabinet du président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon.

Mais 2004 marque surtout son entrée au Sénat. Elle devient sénatrice de Seine-et-Marne et siège à la commission des finances, dont elle est élue vice-présidente en 2008. Elle est également membre de deux groupes d’études : « économie agricole alimentaire » et « trufficulture ». De plus, elle est rapporteur de la mission « veille et sécurité sanitaire » et rend en 2006, un rapport d’information sur l’approche critique de la mise en œuvre des moyens de lutte contre la grippe aviaire et, en 2007, le rapport « les agences de sécurité sanitaire : de la réactivité à la stratégie ».

En 2008, elle rejoint le pôle écologique du PS, elle soutient la motion « pour un socialisme écologique » lors du congrès de Reims.

Puis en 2009, elle fait partie du nouveau groupe de travail sur la fiscalité environnementale du Sénat, présidé par Fabienne Keller, qui est à l’initiative du rapport d’information « En attendant la taxe carbone… Enjeux et outils de la réduction des émissions de CO2 ».

En vue des présidentielles, dès 2009, elle soutient François Hollande. Dans son équipe de campagne, Elle est en charge du volet fiscalité.

Elle est réinvestie au Sénat en 2011, où elle succède à Philippe Marini (sénateur UMP) en tant que rapporteur général au sein de la commission des finances, après le basculement à gauche de la chambre haute. Elle est la première femme à occuper ce poste d’influence.

Outre ses diverses fonctions, au cours de sa carrière, elle est devenu membre de plusieurs organismes : la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, la commission d’enquête sur l’évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales, le conseil de l’immobilier de l’État et l’observatoire de la sécurité des cartes de paiement.

 

La nomination polémique d’une spécialiste de la fiscalité « à la culture écologique affirmée » saluée

Peu après l’élection de son champion, François Hollande, défendant la parité, elle appelle le nouveau gouvernement à ne pas créer des « Hollandettes », c’est-à-dire à ne pas recourir à une parité purement cosmétique, mais à placer des femmes aux postes de premier plan. Le 16 mai, la voici nommée numéro 8 du gouvernement Ayrault, au poste de ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

Parmi les qualificatifs utilisés à son égard : sérieuse, rigoureuse voire « raide » pour certains. À ceux qui disent qu’elle n’a pas vraiment le sens du compromis, elle répond : « Je suis bonne fille mais c'est vrai que je ne copine pas. Je ne me vois pas dire ses quatre vérités à quelqu'un dans l'hémicycle et, après, aller boire un coup à la buvette en se tutoyant. C'est très masculin, ça ! »

Si elle est spécialiste des questions de fiscalité et de finances publiques, elle est loin d’être novice dans le domaine écologique (travail sur la fiscalité environnementale et la taxe carbone, lutte contre le gaz de schiste, adhésion au pôle écologique du PS, etc.) Pourtant, pressentie au Budget ou à l’Économie, elle est la première surprise de se voir attribuer ce maroquin. Elle aurait même demandé cinq minutes de réflexion avant d’accepter la charge ministérielle. Elle avoue : « Je suis un peu étonnée. Mais je suis un soldat ». Dans une interview au Télégramme, elle concède que sa nomination au ministère du Budget « aurait été sans doute logique » et elle ajoute : « Mais le président avait besoin de quelqu'un qui tienne la route et qui respecte le cap fixé sur les dossiers qui sont désormais les miens. J'ai quand même de l'expérience sur ces sujets. »

Si certains sont inquiets quant à ce choix, d’autres sont sceptiques mais tempèrent, comme le porte-parole de la fondation Nicolas Hulot, Benoît Faraco : « Il tient maintenant au Premier ministre de garantir que l'Écologie n'est pas un strapontin, notamment face à Bercy et au ministère du Redressement productif », ou le directeur général de Greenpeace, Jean-François Julliard qui jugera « sur pièces » tout en ajoutant que son profil est intéressant : « Elle va pouvoir faire le lien entre le monde économique et le monde écologique, un lien qui n'est pas souvent fait. » D’autres considèrent en effet que ses compétences fiscales couplées à son engagement de longue date constituent de véritables atouts pour relever les défis écologiques qui l’attendent. Ainsi son arrivée à la tête du ministère a été saluée, notamment par des associations telles que France nature environnement (FNE) et le WWF.

FNE la qualifie de « ministre à la culture écologique affirmée » et lui reconnaît une légitimité à ce poste car « mobilisée contre les gaz de schiste et à la pointe du combat contre les dispositifs fiscaux nuisibles à la biodiversité », « elle a engagé un dialogue constructif avec les ONG en général, et avec FNE en particulier. » L’association voit également d’un bon œil le retour du portefeuille de l’énergie dans le giron du ministère de l’Écologie et de la nouvelle ministre qui a notamment travaillé sur les questions énergétiques.

Selon WWF, cette « spécialiste de la fiscalité écologique et de la transposition de la directive sur le marché du gaz » « représente un gage de sérieux et de crédibilité pour mieux intégrer l’environnement au cœur du budget et des politiques publiques. »

En effet, celle qui doit mettre en œuvre la « transition écologique » entend y parvenir notamment par le biais de la fiscalité.

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Pierre Lellouche

Pierre Lellouche est secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur depuis novembre 2010, placé sous l'autorité du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie dans le gouvernement dirigé par François Fillon. Connu pour son soutien appuyé à Israël, il défend ardemment une approche atlantiste des relations internationales, c'est-à-dire qu'il est favorable à une alliance politique, économique et culturelle avec l'Amérique du Nord, à l'instar de l'actuel président de la République Nicolas Sarkozy. Ce dernier le confine néanmoins à des responsabilités gouvernementales qui ne lui permettent pas pleinement d'exprimer ses ambitions en la matière.

 

Pierre Lellouche est né à Tunis le 3 mai 1951 dans une famille de quatre enfants. Cinq ans plus tard, il se retrouve à Paris, vivant dans des conditions difficiles dans le XIXe arrondissement. Son père Noël Lellouche, ancien membre des Forces françaises libres ayant combattu au sein de la première division française, est marié à Pierrette Basciano, d'origine italienne. Noël Lellouche vend son garage tunisien en 1956, année où la Tunisie accède à son indépendance, et rapatrie sa famille en France à bord d'un camion d'avant-guerre. Pierre Lellouche voit alors son père se reconvertir en ouvrier spécialisé chez Renault, avant d'ouvrir un modeste restaurant à Paris.

 

Encouragé par un de ses professeurs de lycée technique, l'actuel secrétaire d'Etat intègre alors le lycée Condorcet de Paris, avant d'être diplômé en droit à l'université de Paris X-Nanterre puis de l' Institut d'études politiques de Paris et, enfin, de la faculté de droit de Harvard. Il consacre sa thèse à l’internationalisation du cycle du combustible nucléaire.

 

Pris sous l'aile de Raymond Aron, intellectuel français défenseur du libéralisme, il rejoint ce dernier à la Maison des sciences de l'Homme, au sein du Groupe d'études et de recherches sur les problèmes internationaux. Cette collaboration marque l'amorce de son parcours politique et idéologique.

 

Devenu de son propre aveu "anticommuniste primaire", Pierre Lellouche, pro-israélien convaincu, est un atlantiste assumé. Il collabore par exemple, pendant une dizaine d'années, au sein du secteur politico-stratégique de l'Institut français des relations internationales, créé en 1979 par Thierry de Montbrial. Consacré à l'analyse des questions internationales et à leur prospective, ce think-thank atlantiste, dont le secrétaire d'Etat a été directeur-adjoint, compte parmi les plus influents au monde. Pierre Lellouche œuvre également comme éditorialiste pour des organes de presse influents, américains comme français, tels que l'International Herald Tribune, Le Point, Newsweek, Le Figaro ou encore Valeurs actuelles.

 

Il intègre parallèlement, en 1986, l'équipe de consultants sur les questions de Défense auprès de Jacques Chirac, alors Premier ministre de cohabitation, maire de Paris et président du Rassemblement pour la République (RPR). Ce dernier fait appel à Pierre Lellouche en 1989 en tant que conseiller diplomatique, jusqu'à l'élection présidentielle de 1995 qui le porte à la tête de l'Etat. Le secrétaire d'Etat ne profitera pas de cette aubaine politique, en raison de sa vision néoconservatrice des relations internationales, à l'opposé de l'approche pro-arabe défendue par Jacques Chirac. Paul Wolfowitz et Richard Perle, fervents défenseurs de la guerre préventive de 2003 en Irak, obsédés par la radicalisation islamiste qu'ils qualifient de "fascisme vert", font par exemple partie de ses amis revendiqués.

 

Mis toutefois en orbite au sein du RPR, il marque son entrée à l'Assemblée nationale en 1993 en privant Dominique Strauss-Kahn de son siège de député du Val d'oise. Il assoit ensuite son autorité législative au Palais Bourbon, cette fois-ci dans la quatrième circonscription de Paris, en étant réélu trois fois d'affilée, et dès le premier tour en 2007. Egalement conseiller de Paris depuis 2001 et nommé, depuis 2005, secrétaire national à la Défense au sein de l'UMP, Pierre Lellouche exerce par ailleurs comme avocat d'affaires dans un cabinet britannique spécialisé dans le risque industriel.

 

"Chacun de nous est sur terre pour accomplir une mission" a déclaré Pierre Lellouche. Une des principales missions que s'est assigné le secrétaire d'Etat consiste à propager la bonne parole de Washington en matière de défense, seule alternative à ses yeux pour l'instauration d'une démocratie de marché durable qui profiterait à l'ensemble de la planète. Ancien membre de la commission de la défense nationale et des forces armées au sein de la Chambre des députés, il s'appuie notamment, pour mener à bien sa mission, sur l'Assemblée parlementaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Il en est élu président de 2004 à 2006, désignation notamment facilitée par son soutien à l'intervention américaine en Irak en 2003.

 

Nicolas Sarkozy, dont il s'est entre-temps rapproché, le nomme en 2009 représentant spécial de la France pour l'Afghanistan et le Pakistan. Ce poste, qu'il ne conservera que trois mois, a pour objectif de mettre en œuvre les moyens permettant la réduction de la menace terroriste dans la région. Pierre Lellouche délaisse rapidement ses nouvelles responsabilités une fois nommé secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes en juin 2009, en remplacement de Bruno le Maire qui prend alors la tête du ministère de l'Alimentation, de l'agriculture et de la pêche. Il est enfin affecté, depuis novembre 2010, date du dernier remaniement ministériel, au secrétariat d'Etat chargé du Commerce extérieur.

 

Amateur de plongée sous-marine et de chasse au sanglier, Pierre Lellouche se qualifie de "sanglier solitaire, mais libre" […], se [laissant] guider par ses instincts". Généreux en formules parfois véhémentes, il répond ainsi à Jean-Luc Mélenchon, son contradicteur à propos du fonctionnement de l'OTAN au cours d'un débat télévisé en 2009 : "On serait au XIXe siècle, je vous convoquerais en duel, et je vous flinguerais. Et ce serait mérité."

 

L'approche atlantiste de Pierre Lellouche à l'égard des relations internationales en fait un partisan naturel de l'adhésion de la Turquie à l' Union européenne, qui trouve ses origines dès la fin des années 1950. En opposition avec Nicolas Sarkozy sur ce sujet de controverse traditionnel mais majeur, et en dépit des réticences d'une majorité de l'opinion européenne, le secrétaire d'Etat demeure attaché au ralliement économique et politique de ce pays considérablement stratégique pour les Etats-Unis, qui fut l'allié du bloc occidental durant la guerre froide.

 

Soutenant des organisations combattant la prolifération des armes de destruction massive ou assurant par exemple une veille politico-militaire ou économique, telles que the Nuclear threat initiative, the International institute for strategic studies ou encore la Commission trilatérale, Pierre Lellouche ferait également partie des personnalités sollicitées dans le cadre de la Conférence de Bilderberg, forum d'échanges privé régulièrement critiqué pour son opacité et sa faible médiatisation.

 

De confession juive, Pierre Lellouche affirmait en 2006 que sa religion lui aurait valu d'être évincé de certains postes, notamment au ministère des Affaires étrangères et européennes, dont il considère le "corps diplomatique [trop] pro-arabe" pour l'accepter à la tête de cette institution. Très sensibilisé à la question de l'antisémitisme, l'actuel secrétaire d'Etat est l'auteur de la loi du 3 février 2003, votée à l'unanimité à l'Assemblée nationale, instituant l'aggravation des peines liées aux infractions à caractère raciste ou antisémite.

 

Dans son essai publié en 2006, Illusions Gauloises - Plaidoyer pour une France debout (éditions Grasset), Pierre Lellouche, d'origine napolitaine par sa mère, écrivait : "80 % de la population pénale en France est constituée d'immigrés ou de Français issus de l'immigration". Il déclarait déjà, deux années auparavant : " Il faut arrêter d’envoyer le message à toute l'Afrique qu’en France, on peut venir se brancher sur un système de chômage et de santé gratuit."

 

Marié une première fois avec une ressortissante américaine dont il n'eut pas d'enfant, il scelle une seconde union avec Marie-Laure Banon, dont la demi-sœur, Tristane Banon, est connue pour la plainte pour viol qu'elle déposa contre Dominique Strauss-Kahn, ancien directeur général du Fonds monétaire international. Fille du milliardaire marocain Gabriel Banon, ancien conseiller financier de Georges Pompidou et de Yasser Arafat, la seconde épouse de Pierre Lellouche, dont il a également divorcé, a donné trois enfants à ce dernier : Anaïs, Octave-David et Eden-Liz.

 

 

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